
L’État face à son impuissance
L’État centralisé traverse une crise d’autorité et de confiance, dont la gestion de la crise sanitaire constitue l’exemple le plus récent. La réponse à la pandémie est pourtant l’occasion de rapprocher le pouvoir des territoires, tant elle repose sur l’organisation de l’espace public au niveau local.
Lorsqu’il a été décidé, en mars dernier, de lutter contre l’épidémie depuis le Conseil de défense, dont les discussions sont couvertes par le sceau du secret, les plus hauts responsables de l’État ont dû se dire que le virus n’avait qu’à bien se tenir : il ne saurait rien de notre stratégie ! Les réunions ne se tiennent plus dans le bunker antiatomique de l’Élysée, qui était tout de même bien peu ventilé et sans doute un peu ridicule, mais les décisions sont toujours prises dans ce cadre très peu contraignant1. Depuis le premier confinement survenu comme un choc, force est de constater que la gestion de la crise est restée très centralisée.
C’est qu’en guise de relocalisation des décisions, le gouvernement a préféré un timide différentialisme décidé d’en haut. Une concertation a essentiellement consisté en des discussions de détails entre les maires et les préfets, ces derniers demeurant décisionnaires, jusqu’aux récents confinements locaux, envisagés un an après le début de l’épidémie. Le gouvernement commence ainsi tout juste à penser local, après l&rs