
Le métier de haut fonctionnaire
Les récents débats autour de la réforme de la Haute fonction publique rappellent que les relations entre le pouvoir politique et la haute administration sont un enjeu majeur du fonctionnement de la Ve République. Depuis les années 1950, Esprit interroge les évolutions de la configuration politico-administrative française. Les réformes menées par Emmanuel Macron, s'inscrivent dans une logique déjà ancienne de politisation fonctionnelle de la haute administration, fondée sur la contractualisation, l’externalisation et la disparition de certains grands corps.
![]() | Le métier diplomatique en danger. Du malaise à la contestationDenis Bauchard, janvier-février 2023 La grève du personnel du ministère des Affaires étrangères de juin 2022 témoigne d’un malaise profond quant à la reconnaissance du métier diplomatique, dans un contexte international plus dangereux. Les états généraux de la diplomatie ouverts en octobre 2022 sauront-ils y répondre ? |
![]() | Le marché des hauts fonctionnaires. De l’ENA à l’INSPNatacha Gally, juin 2022 Le nouvel Institut national du service public, créé en remplacement de l’École nationale d’administration, ne favorise pas l’accès de profils sociologiquement plus variés. Son effet principal est la suppression des grands corps de l’État, donc l’ouverture d’un marché de la haute fonction publique. |
![]() | Pourquoi servir l’État ?Antoine Gobin, Pauline Hot, Benjamin Huin-Morales, avril 2021 La puissance publique reste notre meilleur outil pour faire face aux menaces écologiques, sociales et démocratiques. Il est toutefois nécessaire de l’orienter vers plus de décentralisation, en privilégiant les besoins des usagers et en y diffusant une « culture territoriale ». |
![]() | Réforme de l'État : continuités et ruptures (entretien)Philippe Bezes, décembre 2008 En 2008, la présidence de Nicolas Sarkozy porte un discours offensif sur la réduction des effectifs de la fonction publique, la place du New Public Management et la monopolisation de la politique de réforme par l’Etat. Pour Esprit, le politiste Philippe Bezes précisait les contours de cette inflexion des relations entre personnel politique et haute administration en faveur du premier. |
![]() | Pourquoi l’ENA fut créée en 1945 ?Jean-Pierre Rioux, octobre 1997 Dans le dossier d’octobre 1997, Esprit revenait dans le débat sur l’énarchie. Après l’urgence de la reconstruction d’après-guerre, l’ENA fait alors toujours l’objet d’une invective unilatérale et générale. L’École semble cristalliser les névroses du pays. Comment, dès lors, plaider pour sa survie ? |
![]() | Les élites françaises, la démocratie et l’État (entretien)Pierre Rosanvallon, octobre 1997 Pour Pierre Rosanvallon, interrogé par Esprit en octobre 1997, le discrédit des élites n'est qu'un élément d'une crise politique plus large qui accompagne l'affaissement du projet de gouvernement rationnel. Historiquement, l’avènement d’une caste pleinement légitimée par sa capacité technique a tout aussi bien accentué les revendications démocratiques que la volonté du politique de contrôler l’administration. |
![]() | L’administration comme pouvoirJean Picq, octobre 1997 L'administration se conçoit en principe comme le simple exécutant des décisions politiques, mais elle représente aussi un pouvoir. Pour Jean Picq, haut fonctionnaire et ancien énarque, la vision d’une administration commise est datée et les assauts du politique pour neutraliser la haute administration sont bien réels. Or rien n'est plus nuisible à la démocratie que le mélange des genres engendré par la technocratie. |
![]() | Les élites françaises, essai d'ethnographieNicolas Tenzer, septembre 1990 L’énarque, antithèse de l’intellectuel ? C’était la thèse de Nicolas Tenzer, ancien étudiant de l’École qui, en 1990, dénonçait l’absence de formation littéraire, philosophique et historique digne de ce nom. Surtout pressés de constituer leur réseau, les élèves y sont décrits comme une élite dépolitisée, sans culture et sans idée. |
![]() | Un projet de réforme de l’ENAPatrick Roussel, avril 1978 En quoi la formation des élites administratives françaises favorise-t-elle leur déconnexion du réel ? En 1978, cette question était traitée par Patrick Roussel qui brossait le portrait d’une ENA sclérosée. Structurée par le classement final comme procédure de sortie, la formation pousse les énarques vers l’apolitisme, le conformisme et le refus du débat. |
![]() | Les Hauts fonctionnairesCharles Brindillac, juin 1953 En 1953, soit huit ans après la création de l’ENA, Charles Brindillac revenait sur l’origine sociale, la cohésion et les mobiles des hauts fonctionnaires français. La politique de l’aristocratie bureaucratique française lui apparaissait alors tiraillée entre le pantouflage et l’attrait des milieux capitalistes d’un côté et la défense jalouse de la puissance et de l’autonomie de la technocratie de l’autre. |