Austérité et populisme : un cocktail risqué
Pour le gouvernement, avril est décidément le mois le plus cruel, particulièrement depuis que les interrogations croissantes produites par les aveux de fraude fiscale de l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac ont ouvert la voie à une remise en cause publique de sa politique économique d’« austérité », proférée par des ministres en exercice, ce qui a relancé le procès en déficit d’autorité du couple exécutif.
C’est simultanément, mais pour les séparer, que François Hollande a traité les deux crises, en dramatisant la secousse morale et en étouffant la contestation de la ligne politique.
Maintenir le cap de la rigueur
La rigueur a fait l’objet d’un recadrage sec par le président et son Premier ministre. Le cap du redressement des comptes publics sans casser la croissance (ou plutôt la possibilité de son retour) ne changera pas. Le débat n’a pas lieu d’être. S’il a surgi pourtant pendant quelques jours, ce n’est pas à cause de l’affaire Cahuzac, le profil rigoureux de l’ex-ministre du Budget n’ayant servi que de prétexte aux ministres contestataires. Ceux-ci s’étaient surtout cru autorisés par le récent entretien télévisé du président, dont ils a