La réforme, la droite et la gauche
Le manque de consistance du discours critique des socialistes, encore sous le coup de l’ouverture sarkozyste, laisse un espace politique d’expression à une gauche contestataire qui croit toujours à la « convergence des luttes ». Pourtant, des réformes méritent d’être discutées sérieusement, appropriées ou réinterprétées de manière éclairée. Le type de critique à apporter à la réforme de l’autonomie des universités en est un bon cas de figure.
Que Nicolas Sarkozy se prête à des critiques, plus ou moins vives, plus ou moins radicales, alors même qu’il est prématuré de se risquer à un bilan après six mois de présidence, les lecteurs d’Esprit ont pu s’en rendre compte à la lecture de notre dernier numéro intitulé « Qu’est-ce que le sarkozysme ? ». Mais cette prise de distance, qui refuse les assimilations approximatives, abusives et parfois déshonorantes (Blair, Berlusconi, Bush, voire Pétain dans le cas de l’un de nos grands philosophes …), n’empêche en rien de suivre telle ou telle des réformes engagées par lui. Si le bras de fer sur les régimes spéciaux est déjà une invitation à anticiper les débats de 2008 relatifs aux régimes généraux de retraite, la réforme de l’université mise en œuvre par Valérie Pécresse mérite qu’on ne la prenne pas de haut et à revers en brandissant abstraitement