
Quel espace commun dans la ville qui vient ?
La généalogie de la ville par Marcel Hénaff souligne ses dimensions d’ensemble monumental, de dispositif technique et de réseaux. Le triomphe contemporain de ces derniers signe la mort de la ville-monde au profit de la ville mondialisée. Quels espaces communs peuvent alors subsister ? Hénaff en appelle à la rue des pays non européens.
À Jean-Joinville Vacher, homme des villes, arpenteur de Mexico, de Lima et de La Paz
« La ville se situe au confluent de la nature et de l’artifice. […] Elle est à la fois objet de nature et sujet de culture ; individu et groupe, vécue et rêvée ; la chose humaine par excellence. »
L’une des dernières rencontres avec l’ami Marcel Hénaff eut lieu à Mexico il y a quatre ans. Il était difficile, alors que nous passions d’un quartier à l’autre de cette ville de haute montagne dont les immenses parcs de verdure cohabitent avec la pollution et la misère, de ne pas sentir le plaisir qu’il éprouvait à sillonner les espaces urbains contrastés de cette mégapole. Comment s’en étonner de la part de ce voyageur impénitent, de ce Haut-Savoyard passionné par les territoires les plus contrastés, restes archéologiques ou skyscrapers, espaces verts ou lieux assommés par la violence, lui qui a vécu entre autres à Abidjan, Copenhague, Kyoto et San Diego ?
C’est pourquoi il est surprenant de voir combien ses écrits sur la ville sont souvent méconnus, du moins si on compare leur réception à l’accueil reçu par Le Prix de la vér