La mécanique des passions. Cerveau, comportement, société.
Après La Fatigue d’être soi (Odile Jacob, 1998) et La Société du malaise (Odile Jacob, 2010), le sociologue Alain Ehrenberg livre un troisième volet de sa réflexion sur les troubles psychiques et les problèmes de santé mentale dans le contexte de nos sociétés qualifiées d’individualistes. Prenant acte de l’engouement actuel pour les neurosciences cognitives, il se demande si l'homme « neuronal » est en passe de remplacer l'homme « social ».
Sur quelles représentations de nous-mêmes repose l'intérêt pour les sciences du cerveau ? Quelles inquiétudes ces recherches traduisent-elles ? Assistons-nous à une scientifisation de notre comportement ? Pouvons-nous expliquer tous nos comportements sociaux sur la base du fonctionnement cérébral ?
Les neurosciences sont portées aujourd'hui par le type d'engouement qui a existé pour la psychanalyse il y a 30 ans. Et en parallèle, nous assistons à une modification profonde de nos manières d’interagir en société.
Aujourd'hui, les sciences cognitives incarnent un climat de l'opinion, il y a des attentes très fortes à leur égard, dans la résolution des problèmes psychopathologiques ou des politiques publiques, particulièrement en ce qui concerne l'éducation.
Or, si la psychanalyse confronte l'homme à ses limites, à ce qu'il en est de son désir, les sciences cognitives invitent plutôt à les dépasser. Dans cette vidéo, Alain Ehrenberg revient sur « le mythe du potentiel caché », et interroge ce qu’il appelle « l' autonomie comme condition », qui, d'aspiration individuelle à l’émancipation, devient une norme sociale.
La discussion est conduite par Antoine Garapon, directeur de la rédaction d'Esprit.
Pour aller plus loin, découvrez notre dossier thématique : Comprendre l'individualisme