
Impostures pharmaceutiques de Mathieu Quet
L’actualité se fait régulièrement l’écho de saisies de médicaments contrefaits aux douanes, saisies intégrées au cadre plus vaste de lutte contre les faux médicaments, qui passe tout autant par des dispositifs technologiques de détection que par la protection juridique de la propriété intellectuelle des produits des laboratoires pharmaceutiques.
Les termes utilisés (« faux médicaments », « contrefaçons », « mauvais médicaments », etc.) témoignent à la fois de la diversité des acteurs engagés dans ces luttes et de la potentielle divergence de leurs intérêts. Le sociologue Mathieu Quet nous invite à envisager à nouveaux frais cette définition ambiguë. Dans son enquête, qui mêle analyses de discours et recherches sur le terrain, est restituée la complexité des enjeux soulevés par la circulation des médicaments, dépassant la simple opposition entre impératif de l’accès aux soins pour les pays les plus vulnérables et criminalisation des pratiques encouragée par la Big Pharma. Pour cela, M. Quet part d’une définition minimale selon laquelle la « caractéristique commune des médicaments considérés comme illicites est de ne pas avoir été contrôlés en tant que tels par le système de régulation compétent sur le territoire et d’être vendus sans respecter les normes pharmaceutiques nationales ou internationales ».
Dans un premier temps, M. Quet propose une analyse de controverses, méthode chère à la sociologie