
À la première personne d'Alain Finkielkraut
Le livre d’Alain Finkielkraut restitue un itinéraire personnel qui vaut autant pour un témoignage vivant et générationnel que par les questions plus graves de culture et de civilisation qu’il recoupe ou met en jeu. L’auteur est cet homme engagé, admiré ou vilipendé dans l’arène des luttes idéologiques contemporaines. Il y traîne toujours les séquelles de ces contentieux tragiques amorcés avant, du colonialisme à la Shoah, du totalitarisme aux démocraties vraies ou illibérales, de la technique dévorante d’humanité aux illusions du progrès, avec maintenant ses avatars régressifs ou contre-nature.
En huit chapitres, Finkielkraut donne un portrait qui paraît sincère et honnête de lui-même, fustigeant bien sûr ses nombreux adversaires, mais toujours avec des arguments de raison ou de réalités observables, qu’il s’agisse de la question de l’amour et des sexualités, des déchirements communautaires, de l’école et de l’université, qui vont comme on le sait à vau-l’eau, ou des nouvelles formes brutales de sociabilité et d’intolérance. Les thèmes essentiels abordés seraient les suivants : crise du monde contemporain, triomphe des idéologies délétères où l’homme aurait perdu son nom et sa hauteur et, dans cette foulée rapide, islamisme et gauchisme versus sionisme, négation de ce que fut l’histoire, irrespect vis-à-vis d’une nécessaire tradition qui est aussi mémoire, abaissement du goût et des mœurs, abandon des usages et des règles minimaux qui font une culture et un