
D’ici et d’ailleurs. Histoires globales de la France contemporaine Sous la dir. de Quentin Deluermoz
À une époque où les études historiques semblent passées de mode, boudées par des générations fâchées avec leur exigence1, n’existe-t-il pas un risque d’éparpillement du savoir qui vise à la transmission et à l’édification collective, si on place le lecteur dans un cadre d’une trop grande complexité – et ce, même si cette complexité résulte d’un idéal de restitution au plus exact, c’est-à-dire au plus conscient des réalités constitutives du passé ? C’est le défi que se propose de soutenir un ouvrage de seize historiens qui se prêtent aux idées du moment en valorisant des approches transnationales, connectées et globales. On s’interrogera donc sur une si grande exigence qui, pour satisfaire à la vérité historique, se couperait d’un public. N’y aurait-il pas en effet nécessité à harmoniser les exigences d’objectifs parfaitement fondés et la raideur formelle d’un principe méthodologique qui, après examen, paraît plus éclaté, voire abstrait, qu’il ne l’admet, quand il ne touche pas à un certain relativisme, du fait même du caractère partiel des sujets abordés, si on les met en perspective avec les attendus qui les sélectionnent. À ce caractère parcellaire, parfaitement assumé, du projet s’ajoute le risque d’une étude en forme d’« inextricable dédale » sur les origines de notre époque contemporaine. Les auteurs prennent garde d’ailleurs d’afficher un pluriel pour surmonter la difficulté : ce se