
Réconcilier la France. Une histoire vécue de la nation de Jean Daniel, avec Benoît Kanabus
Préface d’Emmanuel Macron
Au cœur de ce livre posthume, on trouve la nation, « parce qu’elle est à mi-chemin entre le rêve d’Achille et le rêve d’Ulysse ». Mais la nation sans le nationalisme, semeur de guerres, car il est « dans la nature de la nation dans sa dimension démocratique de s’intégrer dans un ensemble qui la dépasse sans la dissoudre ». Il se dégage du livre une « certaine idée de la France » (Jean Daniel nourrissait une profonde admiration pour le général de Gaulle) : une France multiculturelle, apte à construire un roman national respectueux de l’histoire, accueillante pour les immigrés et les étrangers, mais ferme sur les principes. « Nous avons toujours eu besoin des étrangers. Ce sont eux qui n’ont pas cessé de faire la France, mais curieusement sans s’écarter d’une sorte de dessein providentiel. Car les étrangers étaient accueillis comme individus et non comme communautés. » Jean Daniel ne pardonnait pas à la gauche, sa famille politique, d’avoir abandonné la nation, l’intégration et la laïcité à la droite et aux extrêmes, « autant dire d’avoir renié la Révolution, Jaurès et Blum ». Devant les guerres de la mémoire et de l’identité, avec leurs menaces de désintégration, il a cherché à protéger un sentiment national, à la condition qu’il soit universaliste. La nation, matrice d’une appartenance à une communauté, est en effet le meilleur rempart contre le nationalisme crispé et les égoïsmes nationaux.