
La lumière et la boue de Miguel Abensour
Naguère, nous avions pu lire dans un volume publié en 2006[1], prenant acte d’une journée d’hommage à lui consacrée par l’Unesco en 2004, une première version de ce texte qu’Anne Kupiec nous livre maintenant dans une version plus étendue, même si nous sommes encore en présence, comme précédemment avec Le Cœur de Brutus[2], d’un projet de livre que Miguel Abensour n’a pas pu achever. Nous rappelons l’existence de cette rédaction antérieure parce que nous sommes frappé, à rapprocher les deux, par un détail, certes, mais qui n’est peut-être pas sans portée. Le texte de 2004 faisait en effet suivre le sous-titre « à l’ombre de 1793 » d’un point d’interrogation qui a disparu.
Comment interpréter cette variation ? Hésitation surmontée ? Passage de l’hypothèse à la thèse ? Libération conquise sur la convention académique ? Tout ensemble probablement. Toutefois, pour évaluer l’oscillation, il faut mesurer son enjeu car il n’est pas mince et on comprend que l’incertitude double la réflexion d’Abensour. Une première question interroge Julien Sorel,