
Les esprits fraternels. L’héritage perdu du socialisme républicain. Anthologie des travaux de Jacques Viard de Bruno Viard
Bruno Viard propose de relire les écrits de son père, le professeur de lettres Jacques Viard (1920-2014), certains publiés, d’autres non, et qui portent eux-mêmes sur les pères fondateurs de cette « tradition révolutionnaire » qu’est le socialisme républicain : Pierre Leroux, Jules Michelet et Charles Péguy. Dans cette « quête de paternité » qui devrait être aussi celle de la culture européenne, on rencontre également des figures littéraires, telles que George Sand, Marcel Proust et Jean Giono. Ce socialisme républicain est français (c’est-à-dire qu’il n’est pas allemand) en ceci qu’il ne vise pas l’égalité sans la liberté – la France libre – et qu’il accomplit la fraternité chrétienne dans la cité terrestre – les derniers seront les premiers. Et les écrivains héroïques du socialisme authentique sont, selon les mots du père cette fois, « du peuple, pas du monde ». Le fils, en digne héritier – critique, donc – de son père, replace ainsi quelques morts injustement oubliés dans la cité des hommes afin de la régénérer : « Le travail souterrain de la racine en dit plus sur le divin que les yeux des mystiques convulsés vers le ciel. »