
Les nouveaux visages du fascisme d'Enzo Traverso, avec Régis Meyran
Enzo Traverso se méfie de la notion de populisme, dont on abuse tellement qu’elle finit par ne plus rien signifier. Pour lui, le populisme est « un style politique et non une idéologie ». Pourtant, il concède : « Le style devient de plus en plus important au fur et à mesure que l’idéologie s’efface. » Il préfère donc la notion de « postfascisme ». En France, ce dernier concerne « le repli identitaire qui vise à exclure », celui du Front national, et « la rhétorique républicaine », qui fait « l’impasse sur l’histoire de la République ». Selon l’auteur, les deux replis sont animés par une peur de l’islam, qui lui paraît ressembler à l’antisémitisme dans l’Allemagne de la fin du xixe siècle, la peur d’un « corps étranger à la nation ». Au fond, pour Traverso, un brin mélancolique, « ce