
Les pharisiens dans les Évangiles et dans l’histoire de Mireille Hadas-Lebel
Les sources disponibles concernant les pharisiens sont réduites : les ouvrages de Flavius Josèphe à la fin du ier siècle de l’ère chrétienne, le Nouveau Testament avec sa célèbre malédiction : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! », et la tradition rabbinique, que l’historienne ne peut solliciter qu’« à titre d’appoint » car elle est plus tardive. Ces sources permettent toutefois à Mireille Hadas-Lebel de dresser un portrait de l’ancienne secte juive, dont la mauvaise réputation de fausse dévotion a contribué au mépris chrétien à l’égard du judaïsme et dont une approche historique peut servir l’amitié judéo-chrétienne. Faisant remonter l’origine des pharisiens à la révolte des Maccabées, Mireille Hadas-Lebel insiste sur la fonction politique du groupe, qui appelle le peuple juif à revendiquer sa liberté contre les Romains. Les pharisiens se distinguent par ailleurs des autres sectes juives (les esséniens et les sadducéens, notamment) par la croyance à la résurrection des âmes et au libre arbitre. La querelle entre Jésus et les pharisiens s’inscrit, pour l’historienne, dans le cadre normal des débats sur le sens de la loi, au point qu’on peut se demander si Jésus était lui-même pharisien. La malédiction de Jésus contre les pharisiens pourrait ainsi se lire comme l’usage d’une fonction prophétique : la mise en garde du peuple contre l’idolâtrie et l’injustice. L’ouvrage conclut donc à leur proximité