
Féminicides. Une histoire mondiale sous la dir. de Christelle Taraud
L’étendue géographique du livre, qui ne néglige pas l’Asie et explore longuement la traite des femmes dans les sociétés vikings ou les luttes contre les féminicides en Papouasie-Nouvelle-Guinée, demeure remarquable.
Ce livre est en grande partie composé d’articles déjà publiés au cours des années 1990-2000, voire 1979 pour une étude sur l’exigence de virginité dans les mariages au Maroc. Le public se trouve davantage face à un recueil que devant une entreprise scientifique neuve. Certaines des meilleures contributions, celle de Martial Poirson sur la Révolution française, de Claudine Cohen sur la préhistoire ou de Philippe Mezzasalma sur le camp de Ravensbrück, sont pourtant originales. La directrice de cette histoire mondiale inclut l’ensemble des violences et des discriminations contre les femmes dans un continuum pouvant mener au féminicide. Cette orientation mène à l’inclusion d’articles sur des sujets comme la poupée Barbie, les concours de beauté, les troubles alimentaires, l’inceste au Québec ou les normes matrimoniales dans la Rome antique, qui ne manquent pas d’intérêt historique, mais dont le lecteur peine à comprendre le rapport direct avec le meurtre de femmes parce qu’elles sont femmes. L’étendue géographique du livre, qui ne néglige pas l’Asie et explore longuement la traite des femmes dans les sociétés vikings ou les luttes contre les féminicides en Papouasie-Nouvelle-Guinée, demeure remarquable. Nul doute qu’un lecteur cherchant à parfaire ses connaissances féministes, voulant en savoir plus sur la sorcellerie ou sur la misogynie de l’Inquisition, trouvera dans cette étude de nombreux matériaux, inédits en langue française pour la plupart et bien traduits.