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Notes de lecture

Dans le même numéro

Face aux migrants : le silence et le regard. Pour une Europe de la compassion de Vincenzo Sorrentino

Vincenzo Sorrentino décrit la crise des migrants comme une tragédie humaine, et propose, pour y remédier, « une Europe de la compassion ». Face aux regards détournés, à la « mondialisation de l’indifférence », l’auteur interpelle son lecteur et le force à prendre conscience de l’horreur de la réalité à l’aide nombreux témoignages (trafic d’organes et d’humains, noyades de masse, décès d’enfants, tortures, viols…). S’insurgeant contre la « politique des murs », il incite à mesurer la précarité de notre propre condition, ainsi que l’illégitimité partielle de tout ce que nous possédons. L’auteur n’hésite pas à comparer les horreurs de la crise des migrants à celles des camps de concentration et appelle au réveil des esprits. Il théorise, en s’appuyant sur les Évangiles, la philosophie de Levinas et celle d’Arendt, une « éthique de la proximité » qui, plus qu’une éthique du care, est une éthique du cœur : exhortant à une compassion qui mènerait à l’agir, ­Sorrentino vilipende l’« anesthésie moderne » et le « non-penser ». On peut regretter l’excessive culpabilisation à l’œuvre et l’usage abusif de l’injonction moralisatrice au lecteur, qui va jusqu’à l’obliger à imaginer son jour et son jugement derniers pour l’amener à porter secours à son prochain.

François Bourin, 2019
152 p. 14,50 €

Nicolas Krastev-McKinnon

Elève à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, il étudie la littérature et la philosophie. Assistant de rédaction à la Revue Esprit (2019).

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Un nouveau monde politique ?

À mi-mandat du quinquennat d’Emmanuel Macron, le dossier diagnostique une crise de la représentation démocratique. Il analyse le rôle des réseaux sociaux, les mutations de l’incarnation politique et les nouvelles formes de mobilisation. À lire aussi dans ce numéro : Jean-Luc Nancy sur l’Islam, Michael Walzer sur l’antisionisme et François Dubet sur la critique de la sélection.