
Histoires d’histoires d’amour
Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret
Conte sur les illusions et les incertitudes de l’amour, le film d'Emmanuel Mouret propose une morale amorale : il y a un plaisir de la légèreté et de la rêverie, même dans les discussions sérieuses.
Maxime (Niels Schneider) rend visite à son cousin François (Vincent Macaigne) dans sa belle maison de campagne du sud de la France ; celui-ci, absent, le laisse aux soins de son épouse Daphné (Camélia Jordana). Ils ne se connaissent pas, mais, puisqu’il faut bien parler, ils vont faire le récit de leurs histoires sentimentales. Et comme le dit d’emblée Daphné : « Moi, les histoires d’amour des autres, j’adore ça. » Les promenades des deux interlocuteurs dans les montagnes embrumées ou les jardins cachés des environs sont entrecoupées des images illustrant leurs récits et accompagnées par des airs magnifiques, comme le Clair de lune de Debussy.
Les récits dans le récit se multiplient, jusqu’à trois niveaux qui se superposent, mais l’on ne s’y perd jamais. Ces discussions sont comme entre les voix intérieures de chacun, dans un monde où personne ne cacherait ses sentiments. Ainsi, dans une sincérité totale, les amants mettent leurs contradictions au jour, comme cette femme mariée qui dit vouloir une relation avec Maxime mais aussi ne pas en vouloir, tout en l’embrassant. Ou cette femme qui se dit sûre de ne pas avoir voulu aller plus loin avec un homme qu’elle désirait, puisque d’autres femmes le voulaient. Un amant trop aimant se fait arrêter net : « Si tu veux coucher avec moi, il faut vraiment que tu arrêtes de dire que tu m’aimes, s’il te plaît » – c’est elle qui l’a