
La protection des réfugiés et apatrides en France. Entretien avec Aline Angoustures et Dzovinar Kévonian
Propos recueillis par Anne-Lorraine Bujon
et Emmanuel Laurentin
Votre ouvrage collectif sur l’histoire de l’asile en France [1] est le fruit de recherches sur le fonds d’archives de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Pourquoi avoir travaillé à partir de ces archives ? Apportent-elles une perspective particulière sur la question de l’asile ?
Aline Angoustures – J’ai découvert ce fonds d’archives quand j’étais jeune fonctionnaire à la Commission des recours des réfugiés, l’actuelle Cour nationale du droit d’asile. Au début des années 1990, poursuivant mes études d’histoire avec Pierre Milza, j’ai voulu travailler sur les archives de l’Office concernant les réfugiés espagnols de la guerre civile et j’ai découvert que les fonds étaient fermés depuis 1952. Ayant pu les consulter de façon exceptionnelle, j’ai soumis à la direction de l’Ofpra un projet visant à ouvrir ces archives à la recherche. Cet ouvrage, édité par le Comité d’histoire de l’établissement, est la première publication qui rend co