
Les tribunaux européens, accélérateurs de sécularisation
Saisis à propos de diverses pratiques religieuses dans l’espace public (voile, circoncision, abattage, blasphème…), les tribunaux européens contribuent à la sécularisation et à la déchristianisation de l’Occident.
Gobalement, les lois et la jurisprudence des parlements et des tribunaux des pays européens (confortées par la Cour européenne des droits de l’homme) sont de deux ordres : premièrement, celles qui établissent des règles plus restrictives quant à la pratique religieuse en général, même si leur objectif premier est de fixer des limites à l’islam (limitation de tous les signes ostensibles religieux dans certaines parties de l’espace public, interdiction de la circoncision et de l’abattage rituel) ; deuxièmement, celles qui confortent ou affirment la primauté d’une identité chrétienne essentiellement culturelle (ce que les tribunaux allemands ont appelé la Leitkultur) : maintien des symboles chrétiens à l’exclusion des autres dans les bâtiments publics (Italie, Bavière), interdiction des minarets en Suisse, etc. Mais ces politiques restrictives rencontrent un défi : elles se doivent de respecter la liberté religieuse. Comment concilier sécularisation et liberté religieuse ? Comment concilier l’affirmation de la prépondérance chrétienne et la liberté religieuse des autres religions ?
Malgré leur diversité, toutes les constitutions européennes s’accordent de facto sur un certain nombre de points à propos de la religion. Non seulement toutes reconnaissent la liberté religieuse, qui n’est pas que le droit de ne pas être discriminé pour son « identité » (au même titre que la race ou le genre) ou de jouir d’une