
Une Europe sans christianisme ? Introduction
Une Europe sans christianisme ? Rassurons celles et ceux que ce titre pourrait inquiéter, et démentons-le de suite pour celles et ceux qu’il pourrait réjouir. Car ce n’est évidemment pas – encore – le cas. Des croyants et des communautés demeurent vivants, encore nombreux – davantage bien sûr dans certains pays et certaines régions que dans d’autres – et d’une diversité que stimule et accentue tous les jours la déterritorialisation migratoire et l’extension des sociétés dites « multiculturelles ». On assiste même à des réveils religieux impressionnants, comme la poussée évangélique et pentecôtiste dans le protestantisme, même si elle a, en Europe, moins de visibilité religieuse et surtout politique qu’aux États-Unis, en Afrique et en Amérique latine, où elle vient de contribuer à changer la donne politique au Brésil. De plus, si la sociologie de la pratique religieuse peut bien constater statistiquement une forte et inexorable baisse de la participation cultuelle durant les dernières décennies, baisse particulièrement sensible et visible dans le catholicisme, elle ne rend pas compte pour autant de « la foi qui reste » ou de l’état réel des croyances dans et hors des Églises.
Cependant, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’affaissement de la pratique cultuelle n’est pas un signe de vitalité des grandes Églises – a fortiori quand il est corroboré par d’autres chiffres, comme ceux de la réception des sacrements catholiques (baptême, première communion,