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Notes de lecture

Dans le même numéro

Dostoïevski de Julia Kristeva

octobre 2020

Julia Kristeva, psychanalyste et critique littéraire, réfléchit sur l’œuvre de Dostoïevski, avant d’offrir une anthologie thématique. Dans un essai qui oscille entre l’intime et l’analyse littéraire (et psychanalytique), elle raconte sa découverte, alors qu’elle était encore citoyenne d’une Bulgarie membre de l’URSS, des romans du « géant russe », considéré à l’époque comme une figure dangereuse à proscrire de l’imaginaire national. « Explorateur clinique [du] sous-sol des passions humaines », l’auteur de L’Idiot, au travers de romans « polyphoniques », donne à voir la nature dialogique du rapport de l’être parlant à son milieu. Dans une époque marquée au coin du désenchantement, les personnages dostoïevskiens – ceux que Kristeva, après Lacan, nomme des « parlêtres » – circulent dans un univers « immotivé », où le « Tout est permis  » semble avoir ruiné la possibilité d’un sens satisfaisant. «  Sur le fil du crime et du sublime », l’écrivain entraîne ainsi son lecteur à la lisière du tolérable – entre parricide, viol et pédophilie – pour signifier, peut-être, les dangers de « l’insignifiance ». La représentation des interstices, des errances et des gouffres du peuple russe est d’abord et avant tout un moyen par lequel Dostoïevski mène des « entretiens infinis hors de soi avec soi ». Auto-analyse détournée, la littérature dostoïevskienne va entre l’intime voilé et l’universel qui se montre.

Buchet-Chastel, 2020
256 p. 14 €

Nicolas Krastev-McKinnon

Elève à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, il étudie la littérature et la philosophie. Assistant de rédaction à la Revue Esprit (2019).

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Le mythe de l’impuissance démocratique

La crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 donne de la vigueur aux critiques de la démocratie. Alors que certains déplorent l’inertie de la loi et que d’autres remettent en cause les revendications sociales, le dossier, coordonné par Michaël Fœssel, répond en défendant la coopération, la confiance et la délibération collective. À lire aussi dans ce numéro : les régimes d’historicité, le dernier respirateur, le populisme américain et l’œuvre de Patrick Modiano.