
La fille parfaite de Nathalie Azoulai
Dans son nouveau roman, Nathalie Azoulai explore les forces et les failles d’une profonde amitié. Adèle Prinker est férue de mathématiques ; Rachel Deville se destine à la littérature. « Tantôt face à face, tantôt dos à dos », les deux jeunes filles rêvent d’embrasser, à elles seules, le spectre de la connaissance, et de constituer ainsi « une tête à deux corps missionnée pour fouiller, se relayer et trouver ce qu’est la beauté ». Mais après des années de réussites flamboyantes, la scientifique se donne la mort. Terrassée, son amie de toujours remonte le fleuve sinueux de leur relation, en espérant trouver ce qui a fait faillir son alter ego. Roman de formation, La Fille parfaite confronte, par l’intermédiaire de ses personnages, les deux grandes voies de l’éducation moderne. Surtout, il interroge et révèle la grande difficulté de s’orienter, de trouver une place dans un monde miné d’équations, régi par la statistique et la force du nombre. Sans pessimisme, l’autrice ouvre discrètement le chemin d’un savoir requalifié où, dans l’humour et le partage, les « confins se confondent ».