
Pour une politique de la jeunesse de Camille Peugny
Camille Peugny défend l’idée que la jeunesse « constitue une période de fragilité qui, à l’instar du grand âge, nécessite une intervention forte de l’État ». Pour une politique de la jeunesse, donc, attachée à « la quête de soi » et non à sa finitude.
L’ouvrage donne à voir une génération qui, à la suite de la crise sanitaire notamment, a une plus forte « conscience de perspectives de vie partagées ». Cependant, un recul historique permet d’apprécier la difficulté des jeunes à se distinguer face à une « homogénéité des attitudes » entre générations, et leur propre hétérogénéité selon le niveau de diplôme ou la classe sociale. La jeunesse se caractérise néanmoins par une tolérance relativement plus forte à l’immigration et au partage des cultures. Au niveau économique, les « jeunes semblent majoritairement animés d’une conception sociale-libérale », mais « sans grand enthousiasme », en tout cas loin des stéréotypes sur leur radicalité anticapitaliste. L’auteur appelle à se méfier des caricatures sur les nouvelles générations au sein du monde professionnel (nomadisme, stabilité non recherchée…) : celles-ci décrivent la réalité d’une élite diplômée, non celle du jeune ouvrier, qui reste attaché à son emploi et garde en mémoire le fort taux de chômage dans sa génération.
La fragilisation de cette génération, avec plus d’un jeune sur deux en emploi précaire, montre que les jeunes ser