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Notes de lecture

Dans le même numéro

L’empire du signal de Pierre-Antoine Chardel

octobre 2020

Les conséquences des réseaux numériques et des technologies de l’information, du temps de vie passé sur les écrans, de l’hyper-connexion quotidienne d’innombrables contemporains ont été et sont encore l’objet d’analyses multiples, souvent fines et explicatives, notamment de divers phénomènes de violence. La question de l’auteur de ce livre, qui semble les connaître parfaitement et n’est pas un contempteur des écrans, serait plutôt : comment en sortir ? Ou plutôt, comment prendre distance, dans la société des flux, par rapport à cette omniprésence, cette pression massive, qui imposent leur proximité, leur intrusion dans l’intimité, leurs formes d’identification avec elles – qui bannissent tout recul, toute réserve, toute compréhension (et tout usage) différée, toute altérité finalement ? L’auteur suggère paradoxalement de revenir à une « éthique de l’interprétation », à des réflexions antérieures, totalement évacuées, venues des théories de l’écriture et de la distance qu’elle implique, avec la fabrication des textes et l’altérité qui s’y déploie, la lecture et la réception, l’identité narrative… L’enjeu est évidemment que ces théories de la distance herméneutique ou déconstructrice, unies dans un même combat, ne viennent pas résister au monde numérique de l’extérieur et en surplomb. Sans surprise, ce sont Derrida, Ricœur, Gadamer, Levinas, Arendt, Jean-Luc Nancy, Bauman, Stiegler et beaucoup – trop ? – d’autres qu’on rencontre dans ces parages.

CNRS Éditions, 2020
320 p. 25 €

Jean-Louis Schlegel

Philosophe, éditeur, sociologue des religions et traducteur, Jean-Louis Schlegel est particulièrement intéressé par les recompositions du religieux, et singulièrement de l'Eglise catholique, dans la société contemporaine. Cet intérêt concerne tous les niveaux d’intelligibilité : évolution des pratiques, de la culture, des institutions, des pouvoirs et des « puissances », du rôle et de la place du…

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Le mythe de l’impuissance démocratique

La crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 donne de la vigueur aux critiques de la démocratie. Alors que certains déplorent l’inertie de la loi et que d’autres remettent en cause les revendications sociales, le dossier, coordonné par Michaël Fœssel, répond en défendant la coopération, la confiance et la délibération collective. À lire aussi dans ce numéro : les régimes d’historicité, le dernier respirateur, le populisme américain et l’œuvre de Patrick Modiano.