
Le sens de la merveille de Rachel Carson
Trad. par Bertrand Fillaudeau
Mondialement célèbre, l’autrice du Printemps silencieux (1962), Rachel Carson (1907-1964), journaliste scientifique, a écrit de nombreux articles qui, regroupés, nous donnent de ses nouvelles. Les seize textes de ce recueil s’échelonnent de 1920 à 1964, année de sa mort, à la suite d’un cancer. Fille d’un fermier, elle découvre la nature en explorant le domaine familial et ses à-côtés. Étudiante en biologie marine, fonctionnaire de l’US Bureau of Fisheries, où elle rédige cinquante-deux épisodes d’une émission radiophonique de vulgarisation sur la vie aquatique, qui l’inciteront à écrire La Vie de l’océan, son premier succès de librairie en 1951. Elle doit lutter contre le sexisme ambiant et affronter les lobbies de l’industrie chimique, lorsqu’elle dénonce les dégâts causés par les insecticides et pesticides. Son incroyable sensibilité, associée à une grande capacité à observer le vivant, lui permet d’évoquer les interrelations qui se manifestent entre les plantes, les animaux, leurs milieux et les humains.
Ses lectures (Audubon, Thoreau, Emerson, Muir, etc.), ses recherches en laboratoire et surtout ses études in situ lui révèlent l’interdépendance des divers « éléments » constitutifs d’un même écosystème : tout est lié sur Terre, pour le pire comme pour le meilleur. Déjà à 13 ans, en 1920, dans « Le combat pour la vie progresse », elle note : « Que le déclin de la faune soit lié, de manière inéluctable, aux destinées humaines est dé