
La prétention chinoise à l’universalité
La prétention à l'universalité de la Chine post-maoïste s'appuie sur les représentations du confucianisme comme humanisme et de la Chine comme centre de civilisation. Fantasques, ces dernières servent l'idéologie agressive de la Grande Chine et la critique des droits de l'homme.
Depuis la déferlante des subaltern et des postcolonial studies au tournant du xxie siècle, c’est devenu un lieu commun de considérer la notion d’universel comme tout sauf universelle ou, pour emprunter les termes de Dipesh Chakrabarty, comme « une figure extrêmement instable, un lieu vide nécessaire pour penser les questions relatives à la modernité[1] ». La querelle des universels fait désormais figure de serpent de mer qui ressurgit à intervalles réguliers, environ une fois toutes les décennies, mais sous des formes chaque fois différentes. Il y a dix ans, on pouvait encore parler de l’Universel au singulier et avec une majuscule[2], alors que le pluriel et la minuscule semblent aujourd’hui un minimum de rigueur.
La polémique sur les « valeurs universelles »
Dans les années 2008-2009, au moment même où des intellectuels français s’employaient à examiner la question « à nouveaux frais[3] », leurs homologues chinois étaient plongés dans une controverse portant sur les «
À qui appartient l'universel ? |