
Les pouvoirs de la Cour suprême
La Cour suprême américaine a toujours été une institution partisane, mais la nomination d’un sixième conservateur assurerait une majorité très à droite au sein de la Cour pour les quarante ans à venir.
Il est difficile en France de comprendre la commotion causée par le décès de Ruth Bader Ginsburg. Celle que l’on appelait aussi « RBG » était et restera sans doute l’icône des femmes, de l’égalité et des progressistes, mais tant la candidate choisie pour lui succéder que la chronologie posent problème : le décès est intervenu juste avant l’élection et le président Trump a nommé la juge Amy Coney Barrett, l’exacte opposée idéologique de RBG, sept jours seulement après le décès de celle-ci et cinq semaines avant la fin d’un (premier ?) mandat très contesté. Le leader républicain au Sénat n’est pas en reste, qui annonce immédiatement qu’il va procéder aux auditions et au vote après avoir refusé en février 2016 d’entendre Merrick Garland, le candidat modéré choisi par Barack Obama, au motif que l’élection présidentielle (neuf mois plus tard) était trop proche. Ce déchaînement partisan, de part et d’autre, s’explique par la taille considérable des enjeux. Car l’avenir de la société américaine et du système politique se joue en partie devant les juges suprêmes.
L’avenir de la