
Droite et extrême droite à Vienne
Cette nuit de juillet 2017, à l’approche des législatives, Heinz-Christian Strache est à son aise. Confortablement installé dans une villa sur les hauteurs d’Ibiza, le leader de la Freiheitliche Partei Österreichs (Fpö), le « Parti de la liberté autrichien », d’extrême droite, se surprend à rêver à haute voix d’une trajectoire fulgurante vers le pouvoir plein et entier. Maniant à merveille le savoureux dialecte viennois, qui permet si bien de mêler bonhomie et violence rentrée, Strache se confie à une jeune femme assise non loin de lui. Celle-ci lui a fait croire qu’elle est la nièce d’un oligarque russe désireux d’investir en Autriche et de soutenir le Fpö.
Strache ignore qu’il est filmé à son insu pendant les six heures que dure leur entretien. À ses côtés se tient un autre responsable du Fpö, Johann Gudenus, russophone et admirateur du président Vladimir Poutine. Si l’on se souvient des liens assumés entre le Fpö et « Russie unie », le parti de Poutine, il est difficile de comprendre comment Strache a pu tomber dans un piège aussi grossier. Et au moment