
Syrie : une justice hors de portée ?
Face à l’impunité des crimes commis en Syrie contre des civils, notamment du fait de l’impasse des institutions internationales, il est possible de promouvoir de nouvelles formes de justice : la compétence universelle, la justice transitionnelle et le procès symbolique.
Face à l’impunité des crimes commis en Syrie, il est possible de promouvoir de nouvelles formes de justice. Cette inventivité et ce volontarisme sont indispensables pour dépasser le blocage actuel des juridictions internationales, d’autant plus choquant que jamais une guerre en cours n’aura été autant documentée que celle-ci1. De nombreux facteurs y concourent : la longue durée du conflit qui est entré en 2017 dans sa sixième année ; une désinhibition sans précédent dans l’usage d’une violence dont l’objectif premier est de terroriser et qui s’exerce à ciel ouvert, quand elle n’est pas mise en scène et revendiquée ; le travail des Ong locales et internationales dont certaines mettent en place des bases de données ; la création d’une commission d’enquête internationale par l’Onu ; le fait que la difficulté d’accès au terrain (pour les reporters de guerre, les enquêteurs internationaux) soit contrebalancée par la remontée des témoignages directs et des images prises sur le vif grâce aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux2 ; l’accès à un nombre immense de victimes et de témoins de crimes réfugiés à l’extérieur du pays. Nous ne pouvons donc nous cacher derrière une prétendue ignorance.
Les crimes et leurs responsables
Le conflit a fait à ce jour plus de 310 000 morts, 100 000