Les nouveaux territoires du cinéma américain
Depuis plusieurs mois, sortent sur nos écrans des films américains se déroulant dans des lieux jusqu’ici négligés par le cinéma de studios ou indépendant. Leurs implications sont tout autant géographiques que politiques, pour une industrie cinématographique qui a eu tendance, sur son histoire, à se concentrer sur quelques grandes métropoles, comme New York ou Los Angeles, et à ne traiter les marges de son pays, que par le biais du genre ou du thriller, comme avec les innombrables histoires de drogue et de trafic autour de la frontière mexicaine. Devant ces récits, nous découvrons d’autres parties d’une nation immense, d’une géographie quasi infinie, d’une société plus que jamais fragmentée.
Lors de la dernière cérémonie des Oscars, Moonlight (Barry Jenkins, 2016), qui présente le parcours d’un enfant noir dans les quartiers pauvres de Miami, remporta le trophée du Meilleur Film face à La La Land (Damien Chazelle, 2016), variation musicale sur Los Angeles que d’aucuns trouvaient pleine de clichés. Le long-métrage de Barry Jenkins ne se résume pas à un portrait sociologique à petite échelle de la misère des minorités noires et des dangers de la drogue. Il montre également un
Chaplin, le rire et le dictateur |