
Aux États-Unis, un nouveau seuil d’antiracisme ?
Avec le mouvement entraîné par le meurtre de George Floyd à Minneapolis, il semble que la société américaine soit en train de passer un nouveau seuil d’antiracisme, caractérisé par la réforme de soi-même, la reconnaissance de la multiplicité et de la complexité des identités, et la prime à l’« inclusivité ».
Le meurtre de George Floyd à Minneapolis et le mouvement qu’il a entraîné suivent une trajectoire que les Américains, hélas, connaissent trop bien. L’événement cristallise plusieurs phénomènes particulièrement troublants pour la société américaine : l’insécurité économique dont pâtit de manière disproportionnée la population afro-américaine (et que les taux de mortalité due au coronavirus confirment) ; l’utilisation de la police et du système judiciaire pour criminaliser les minorités ethniques ; la violence policière dont les Afro-Américains en particulier sont les cibles ; le suprématisme blanc que la présidence de Donald Trump a réinjecté dans le discours politique. Mais à force de se répéter, l’histoire n’aboutit pas toujours au même résultat. S’il est trop tôt pour être optimiste, les dynamiques sociales et culturelles déclenchées par ce tragique épisode pourraient bien être les signes avant-coureurs de transformations autrement profondes.
Un mouvement multiracial
Le niveau de participation dans les manifestations de solidarité avec Floyd témoigne de la façon dont les attitudes des Blancs à l’é