La Catalogne et l'Espagne : drame historique et malentendu politique
Le conflit entre l’Etat espagnol et le gouvernement autonome de Catalogne met à jour de nouveaux nationalismes et des manquements historiques. L’Europe n’a pas encore assumé ce défi.
Cet article ayant pour propos d’essayer de comprendre les raisons du « bras de fer historique » qui oppose l’État espagnol et (feu) le gouvernement autonome de Catalogne, il ne revient pas sur tous les épisodes d’une séquence dont l’issue demeure incertaine à ce jour.
Il est pourtant utile de rappeler les moments décisifs les plus récents : 1) le référendum illégal organisé le 1er octobre 2017 par la Generalitat de Catalogne destiné à établir la reconnaissance de l’indépendance de la Catalogne (le oui à l’indépendance l’emporte avec 90 % des voix avec un taux de participation de 42, 3 % de votes ; 2, 26 millions de votants se sont présentés aux urnes sur 5, 3 millions de personnes appelées à voter) ; 2) une manifestation des anti-indépendantistes, jusque-là restés silencieux, le 8 octobre, à l’initiative de la Société civile catalane (Scc), à quoi s’ajoute dans les jours qui suivent l’annonce du départ d’un grand nombre des entreprises et des banques qui sont le moteur économique de la région ; 3) à la suite d’une déclaration d’indépendance laborieuse, l’annonce, le 21 octobre, de la décision du gouvernement espagnol d’appliquer l’article 155 de la Constitution de 1978 (jamais appliqué, il prévoit la destitution de la totalité du gouvernement régional et la mise sous tutelle de la région, en priorité sur les plans fiscal, policier