
Dans la tête de Viktor Orbán d'Amélie Poinssot
Le 27 juillet 2014, lors de son discours devant les participants à l’université d’été du Fidesz, l’Alliance des jeunes démocrates, le mouvement politique dont il a été l’un des fondateurs en mars 1988, Viktor Orbán annonce que la Hongrie rompt « avec les dogmes et les idéologies adoptées par l’Ouest » : « Le nouvel État que nous construisons est un État illibéral[1], un État non libéral. Il ne rejette pas les principes fondamentaux du libéralisme comme la liberté, mais il ne fait pas de cette idéologie l’élément central de l’organisation de l’État ; il inclut au contraire une approche différente, spéciale, nationale. » Que reproche-t-il aux démocraties libérales ? D’être désormais « incapables de maintenir leur compétitivité à l’échelle mondiale ».
Vingt-cinq ans plus tôt, le 16 juin 1989, le même homme, plus svelte, cheveux mi-longs, avait pris date avec l’histoire sur la place des Héros. La Hongrie, alors encore dirigée par les communistes – mais ceux-là s’appliquaient à mettre en œuvre la peres