
Le lendemain de l’élection de Marine Le Pen
Dans le contexte d’une guerre qui massacre les êtres humains et leurs droits, Marine Le Pen, dès le lendemain de son élection, serait un danger non seulement pour la France mais aussi pour l’Europe.
Le lendemain du jour où Marine Le Pen est élue, il se produit un effet de cadrage social quasi immédiat. Les Français racistes sortent de l’ombre et redressent le menton : le risque d’explosion d’injures, de gestes et de crimes racistes, parfois sous uniforme policiers, augmentera mécaniquement, grâce à cette sourde autorisation venue d’en haut, source d’impunité potentielle. Les jeunes aux teints pluriels seront alors en plus grand danger dans l’espace public, les parents des quartiers ne dormiront plus, mortellement inquiets quand leur progéniture sera dehors la nuit.
Dans les « quartiers » périurbains mélangés et précaires, désignés comme « n’étant plus la France », l’armée viendra bientôt aider la police à « rétablir l’ordre » et, certaines nuits, les jeunes identitaires d’extrême droite, souvent entraînés aux sports de combat, viendront aussi tenter de « reconquérir les territoires perdus de la République ». Et les prisons vont éclater de surpopulation en très peu de temps. Un changement d’atmosphère, au début insensible, mais plus sombre et plus tendue, modifiera nos démarches, nos échanges, la manière dont nos regards se croisent dans l’espace urbain : le lien social non verbal perdra en connivence.
Dans le même temps, les exilés, migrants, refugiés de toutes les couleurs, ceux que tant de militants de gauche défendent depuis des années mais dont le vote blanc du second tour