
Les milieux communs. Vers une démocratie écologique
Le mouvement qui vise à accorder des droits à la nature, s’il répond à un souci écologique légitime, se fait au détriment de la démocratie. La considération des milieux de vie comme des communs, dont les humains sont des usagers, permet au contraire de faire de l’écologie un enjeu démocratique.
Si le mouvement de personnification juridique des fleuves, des lacs et des forêts prend une ampleur considérable dans le monde1, notamment au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Inde, et trouvant un certain écho en France, en particulier à travers le projet du parlement de Loire, il convient de s’interroger sur ses bénéfices et ses inconvénients sur le plan politique. Une certaine confusion au niveau des revendications et des sujets politiques invite à poser la question de la prise en compte des conflits démocratiques et sociaux qui traversent ce mouvement. Après avoir présenté la double contrainte écologique et démocratique des initiatives juridiques concernant les milieux composés d’humains et de non-humains, cet article propose de considérer les communs comme un vecteur de leur politisation et de leur démocratisation.
Une double contrainte
En Allemagne et en France, les dirigeants actuels semblent mettre en place une planification écologique, dont l’effet est de rapprocher, au niveau des institutions qui les prennent en charge, l’énergie, l’économie et l’écologie. Si l’on peut se réjouir – du point de vue de la transformation interne de la raison gouvernementale – du fait que l’« urgence climatique » conduise enfin les gouvernements à compter l’écologie parmi les préoccupations majeures, on peut aussi s’interroger sur le caractère démocratique de cette planification écologique.
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