
Villes et santé
De ce rapide tableau des liens entre ville et santé, une conclusion s’impose : les villes se sont constituées sans jamais rechercher la bonne santé de leurs habitants.
Les villes sont-elles saines ? Toutes les sociétés ne se préoccupant pas de la santé de la même manière, il convient d’entremêler plusieurs géohistoires, celle des regroupements humains, celle de la médecine, celle du corps, etc., en essayant d’établir une corrélation la configuration de la ville et son habitabilité. La zoonose actuelle rappelle à quel point les humains appartiennent à la nature, dans laquelle ils déploient des techniques bien souvent inconsidérées, au point de perturber profondément les équilibres écosystémiques. Elle confirme également que la santé des humains est solidaire de celle de la Terre et du monde vivant. Aussi emploierai-je l’écologie comme méthode.
Dans les cités antiques
Le corpus de la médecine hippocratique repose sur le questionnement du patient, la compréhension de sa situation personnelle (sa vie de famille, son alimentation, son occupation…), et l’étude de son milieu géographique et du climat qui y règne. La maladie y est comprise comme un déséquilibre des quatre humeurs présentes dans le corps (excès ou manque du sang, du phlegme, des biles jaune et noire), modifiant les qualités élémentaires (chaud, froid, humide, sec) qui interfèrent avec les quatre éléments (air, eau, terre et feu) et les saisons. Mais cette médecine « empirique » et « raisonnée » n’élabore pas de santé publique.
Dans son traité Des airs, de l’eau et des lieux, Hippocrate écrit : « Les villes exposées au