
Royaume-Uni : le pari risqué de Boris Johnson
En prenant des libertés avec l’État de droit, Boris Johnson s’engage dans un jeu dangereux, qui pourrait entamer la renommée diplomatique du Royaume-Uni et lui coûter la confiance des citoyens.
Avec la crise de la Covid-19, l’aplomb et l’attitude triomphale affichés par Boris Johnson au début de l’année 2020 ne sont plus qu’un lointain souvenir. Affaibli physiquement et politiquement par la pandémie, le chef du gouvernement britannique reste attaché aux méthodes qui avaient, dans un premier temps, assuré son succès, en particulier dans le cadre du Brexit. Au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni deviendra pleinement un État tiers pour l’Union européenne après une phase de transition qui s’est étalée sur un an environ. À l’heure actuelle, il est impossible de savoir si les deux parties sont parvenues à un accord. Cependant, les événements qui ont émaillé l’automne 2020 permettent de caractériser encore un peu plus la politique de Boris Johnson, que l’on peut à bien des égards qualifier de néo-réactionnaire1.
Le Premier ministre reste attaché à une vision mythique de Britannia qui doit désormais reconquérir son lustre d’antan au travers du projet de Global Britain, mais aussi d’actes forts, marquant le triomphe de la souveraineté retrouvée. La loi sur le marché intérieur britannique poursuit cet objectif. Lorsqu’il l’a présentée au Parlement au début du mois de septembre, le gouvernement a assumé violer le droit international de manière « spécifique et limitée » dans le but de préparer l’absence d’accord sur les relations futures. La loi attribue une compétence géné