
Le coup constitutionnel de Vladimir Poutine
Le nouveau projet de réforme constitutionnelle de Vladimir Poutine contribuera à verrouiller encore davantage le pouvoir russe. Au-delà de sa propre succession, le chef du Kremlin doit s'inquiéter de la survie de tout un système clientéliste et corrompu.
Quatre ans avant la fin de son mandat présidentiel, et vingt ans après son installation au Kremlin, Vladimir Poutine opère un grand remue-ménage institutionnel. Le projet est à la fois compliqué dans sa conception et brutal dans son message : la conclusion qu’en retiennent les Russes, c’est que Poutine ne quittera pas le pouvoir. « Là-haut, ils ne savent plus quoi inventer », lit-on sur les réseaux sociaux depuis le discours du 15 janvier 2020. Les opposants annoncent la fin du régime constitutionnel et l’avènement d’une oligarchie policière et militaire toujours plus corrompue. À moins que le scénario ne dérape…
Contrôler toujours plus
L’important n’est pas le « parlementarisme » en trompe-l’œil, avec un Premier ministre proposé par les députés, mais la concentration des pouvoirs dans des organes qui échapperont au gouvernement et à toute sanction citoyenne. Le Conseil d’État, jusqu’ici simple club des gouverneurs, sera reformaté pour devenir une puissante institution exécutive, non élue. Vladimir Poutine pourrait commodément en prendre la présidence en 2024, ou même avant. Par ailleurs, la nomination des ministres régaliens et des chefs d