
Éradiquer la pauvreté ?
Souhaitant « éradiquer la pauvreté », Emmanuel Macron a présenté le Plan Pauvreté le 12 septembre dernier, promettant 8 milliards d’euros sur 4 ans. Ce plan ne peut être que le bienvenu, même s’il reste encore incomplet quant aux actions et flou sur son budget et ses objectifs.
Le 12 septembre, après plusieurs reports, Emmanuel Macron a enfin présenté son Plan contre la pauvreté. Les mesures sont nombreuses ; leur montant total annoncé est élevé (plus de huit milliards d’euros sur quatre ans) ; l’ambition est grande puisqu’il s’agirait d’« éradiquer la pauvreté ». Ce Plan repose sur deux convictions que le président exprime sans cesse, de façon parfois différente, mais toujours aussi fortement, depuis son élection : la clé de l’insertion est le travail et nul ne doit être, par sa naissance, condamné à un état d’où il ne pourrait sortir ; c’est ce qu’il appelle, en la rejetant, « l’assignation à résidence ».
Après avoir évoqué le « pognon de dingue » dépensé sans guère d’effets sur la pauvreté, le président s’est rattrapé en faisant preuve d’empathie dans ses rencontres avec des personnes en grande difficulté. Mais reste la conviction que les dépenses de solidarité sont très élevées et assez vaines. Peut-être y a-t-il des doublons, sans doute y aurait-il des améliorations à apporter. Il n’empêche : ce système si décrié permet à la France d’être l’un des pays les moins inégalitaires au monde. Le taux de pauvreté français oscille, selon les années, autour de 14 % tandis qu’il se situe entre 17 et 20 % pour des pays comparables, tels que l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Et, bien sûr, le reste de la planète