
Pour un accueil conforme aux exigences de la République
Les politiques de l’asile mises en œuvre en France sont marquées par la conviction tenace selon laquelle un accueil indigne aurait un effet dissuasif sur les migrants. Il est grand temps d’abandonner cette idée fausse pour bâtir, en lien avec la société civile, une stratégie d’accueil cohérente.
Juin 2015, XVIIIe arrondissement de Paris, aux jardins d’Éole, des dérapages marquent l’intervention de la police sur un campement de migrants en présence d’élus après que des personnes, quelques jours auparavant, sont restées sans solution à la suite du démantèlement d’un campement dans Paris, à la Chapelle.
Novembre 2020, place de la République à Paris, des dérapages marquent l’intervention de la police sur un campement de migrants en présence d’élus après que des personnes, quelques jours auparavant, sont restées sans solution à la suite du démantèlement d’un campement à Saint-Denis.
Entre-temps : une crise de l’asile en Europe en 2015 avec des arrivées nombreuses – jusqu’à un million en Allemagne ; puis la fermeture des frontières en Grèce et en Italie avec de moindres arrivées à partir de 2016 ; l’installation de campements en France où se regroupent des hommes, des femmes, des enfants ; des élus, des professionnels et des citoyens mobilisés pour l’accueil ; un esprit public de plus en plus taraudé par le doute alors que la crise sociale s’amplifie, que la panne de l’intégration se confirme et que la menace terroriste se matérialise.
L’impasse de la dissuasion
Qu’avons-nous appris, quand les mêmes scènes se reproduisent dans Paris, à quelques années et arrondissements près ? Quelles leçons avons-nous tirées des dizaines de mises à l’abri efficacement menées entre 2015 et 2020 par les pouvoirs publics – préfectures de r