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Notes de lecture

Dans le même numéro

Léontine Zanta d’Annabelle Bonnet

Histoire oubliée de la première docteure française en philosophie Préface de Geneviève Fraisse

mars 2022

Peut-on devenir en France la première femme docteure en philosophie, braver les préjugés misogynes de l’Université, professer le féminisme et achever sa trajectoire personnelle et intellectuelle dans le conservatisme social, le ralliement tacite à Vichy et la dénonciation des militantes féministes ? À lire l’ouvrage de l’historienne Annabelle Bonnet consacré à Léontine Zanta, tiré de sa thèse de doctorat, la réponse est positive. Poussée par son père à étudier la philosophie, patronnée par le sévère Gabriel Séailles et influencée par Henri Bergson, Léontine Zanta étudie à Paris dans un milieu exclusivement masculin, peu convaincu par la destinée philosophique de la jeune femme qui renonce au mariage et à la maternité. Le 19 mai 1914, à 42 ans, treize années après l’obtention de sa licence, elle devient docteure en philosophie, avec une thèse qui porte sur les liens entre le christianisme et le stoïcisme. Elle est publiée en 1917 et obtient le prix Marcelin-Guérin. Restant à l’écart de l’Université, Léontine Zanta s’investit dans le journalisme et le roman, qui la consacrent. Après la victoire du Cartel des gauches, la catholique frondeuse et émancipatrice conspue le féminisme non catholique et dérive vers le conservatisme social sous Vichy.

L’Harmattan, 2021, 2021
104 p. 12,50 €

Philippe Boulanger

Philippe Boulanger est géographe français, spécialisé en géographie historique, géographie militaire et géostratégie, géographie politique et géopolitique. Il est professeur des universités en géographie à Sorbonne Université. Il est l'auteur de Géographie militaire et géostratégie: Enjeux et crises du monde contemporain (2011).…

Dans le même numéro

Retrouver la souveraineté ?

L’inflation récente des usages du mot « souveraineté », venue tant de la droite que de la gauche, induit une dévaluation de son sens. Dévaluation d’autant plus choquante à l’heure où, sur le sol européen, un État souverain, l’Ukraine, est victime d’une agression armée. Renvoyant de manière vague à un « pouvoir de décider » supposément perdu, ces usages aveugles confondent souvent la souveraineté avec la puissance et versent volontiers dans le souverainisme, sous la forme d’un rejet de l’Union européenne. Ce dossier, coordonné par Jean-Yves Pranchère, invite à reformuler correctement la question de la souveraineté, afin qu’elle embraye sur les enjeux décisifs qu’elle masque trop souvent : l’exercice de la puissance publique et les conditions de la délibération collective. À lire aussi dans ce numéro : les banlieues populaires ne voteront plus, le devenir africain du monde, le destin du communisme, pour une troisième gauche, Nantes dans la traite atlantique, et la musique classique au xxie siècle.