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Photo : Sasha Freemind via Unsplash
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Dans le même numéro

Les oubliés de la pandémie

Santé mentale et bien-être social des jeunes adultes

Les jeunes adultes paient le plus lourd tribut de la pandémie en termes de conséquences sociales et économiques. Cela a des effets sur leur santé mentale et leurs difficultés à accéder aux services dont ils auraient besoin. Ainsi, la pandémie révèle des inégalités sociales et fragilise les groupes déjà les plus vulnérables.

La pandémie de Covid-19 bouleverse quotidiennement et profondément nos vies. Les premiers mois du printemps 2020 ont donné lieu à un effet de sidération et/ou de temps arrêté lié à la mise en place d’un premier confinement strict. Les mois suivants ont contribué à modifier nos rapports à l’espace, au temps et aux autres. Les études épidémiologiques disponibles ont mis en évidence que l’expérience et les conséquences de ce confinement étaient modelées et marquées par les inégalités sociales, les travailleurs pauvres et les personnes vivant dans des conditions de logement dégradées étant les premiers touchés par la Covid-191. L’été a ensuite permis d’entrevoir des moments de semi-liberté auxquels ont succédé différentes mesures de restrictions venant perturber nos modes de sociabilité, notre rapport au travail et nos déplacements. Au-delà de la mortalité directe liée à la Covid-19, une forme de lassitude associée à de l’anxiété, voire à de la dépression, s’est installée. Ces conséquences en santé mentale sont actuellement publiquement débattues quant à leur place dans le registre des mesures sanitaires et sociales à définir et à prioriser afin de lutter contre la fatigue pandémique. Faut-il accorder la priorité à la lutte contre la mortalité directe liée à la Covid en mettant en œuvre des mesures de restriction des interactions sociales ou faut-il désormais apprendre à « vivre avec le virus » et reprendre le cours de la « vie d’avant » afin d’éviter les conséquences indirectes de la pandémie, telles que les troubles de santé mentale ?

La fatigue pandémique

En octobre 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a en effet inscrit dans le débat la notion de « fatigue pandémique2 ». Cette dernière renvoie aux difficultés que les individus rencontrent à respecter les gestes barrières et les mesures de restriction sur le long terme, en raison d’une pandémie qui dure, au-delà même des conséquences en santé mentale de la pandémie.

Au début de la pandémie, l’attention publique était principalement centrée sur certains groupes de populations (personnes âgées, personnes ayant des comorbidités), en raison de leur risque plus important de développer des formes graves de Covid-19, d’être hospitalisés et de mourir de cette maladie. La fatigue des soignants ayant le devoir de prendre en charge un nombre de patients toujours plus nombreux dans des conditions de travail toujours plus éprouvantes a été mise en avant dans les médias, afin de sensibiliser les Français au respect des gestes barrières. Les enfants ont également fait l’objet d’attentions particulières à la suite de débats scientifiques quant à leur rôle dans la chaîne de transmission du virus. La décision politique du gouvernement français de laisser les écoles ouvertes, parfois en décalage avec d’autres pays en Europe et en Amérique du Nord, a donné lieu à des débats sur l’effet délétère de la fermeture des écoles sur les inégalités d’accès aux apprentissages et sur la fatigue des parents des plus jeunes enfants, qui se retrouvaient à devoir allier télétravail et gestion quotidienne du temps des enfants.

Après avoir été rendus invisibles durant les premiers mois de la pandémie, les jeunes adultes (18-29 ans) ont fait l’objet de polémiques véhiculées par les médias durant l’été 2020, cherchant à mettre en exergue des comportements dénoncés comme irresponsables3, faisant circuler des images de jeunes faisant la fête et ne respectant pas les consignes sanitaires4. La transmission du virus des générations jeunes vers les plus âgées5 est ensuite apparue comme un risque à contrôler. Puis, à la fin de l’automne, les médias et les pouvoirs publics ont commencé très progressivement à prendre conscience du fait que la pandémie pouvait également avoir un effet délétère sur les jeunes adultes, et accentuer troubles de santé mentale et précarité sociale. Ces publics constituent, en effet, certainement l’un de ceux qui paient le plus lourd tribut de la pandémie en termes de conséquences sociales, relationnelles et économiques. Les universités ont été fermées (alors que les écoles, collèges et lycées ont rouvert depuis mai 2020, après une fermeture de deux mois), ce qui a donné lieu à un stress important chez les étudiants, dû à l’obligation de s’adapter à des formats de cours en ligne, sans accompagnement adapté, avec une incertitude quant à leur réussite aux examens et à leurs choix d’orientation, et un isolement social très fort. Ces situations ont pu donner lieu à des troubles de santé mentale et à des conduites addictives qui ont été documentés dans quelques études menées auprès des étudiants, à des échelles locales le plus souvent6. De plus, on peut également faire l’hypothèse que les jeunes adultes vont plus souffrir que le reste de la population des conséquences économiques de la crise pandémique, car ils occupent le plus souvent des postes précaires, qui sont plus fortement touchés par la crise, parce qu’ils subissent le plus souvent les licenciements qui concernent les derniers arrivés dans les entreprises et parce que les opportunités d’emploi sont devenues très restreintes dans certains secteurs d’activité, tels que la restauration, le tourisme ou la culture.

Les oubliés de la pandémie

La période du confinement a donné lieu à des études mettant en évidence son influence délétère, mais également les stratégies d’adaptation sur le court terme mises en place par les Français7. Très peu d’attention publique a toutefois été accordée aux jeunes adultes qui travaillent et ne sont plus étudiants et qui correspondent pourtant à la majorité des jeunes adultes. Ils ont été les oubliés de la pandémie.

Dans ce contexte, nous avons mis en place, dans le cadre d’un consortium franco-canadien, une étude sociologique, dénommée FOCUS (France-Canada Observatory on Covid-19, Youth health and Social well-being) afin de documenter l’expérience, les pratiques et les conséquences de la pandémie de Covid-19 chez les jeunes adultes (18-29 ans)8. Les données présentées dans cet article sont issues de la première enquête en ligne menée entre octobre et décembre 2020. Les participants ont été invités à partager leurs expériences sur les six mois précédant l’enquête, période couvrant la durée entre la fin du premier confinement (mai 2020) et la deuxième vague de la pandémie. Ils sont 4 137 jeunes adultes à avoir répondu à l’enquête et 3 878 (94 %) à avoir complété la première partie sur les questions sociodémographiques en France. Les résultats présentés ci-dessous ont été analysés à partir de cet échantillon de 3 878 participants9.

Dans l’étude FOCUS-France, 56 % sont des femmes et 38 % des hommes, 3 % des personnes s’identifient comme non binaires. Les étudiants représentent 61 % de l’échantillon, 28 % ne sont plus étudiants et sont intégrés au marché du travail et 11 % sans emploi. Parmi les 61 % étudiants, 42 % étaient seulement étudiants et 19 % étaient étudiants et employés. La majorité (56 %) a fait des études supérieures. Un peu moins d’un tiers des participants déclarent vivre seuls (30 %), un tiers chez leurs parents (33 %) et le dernier tiers (36 %) avec un conjoint ou des colocataires. De plus, 35 % déclarent avoir subi une perte de revenus suite à la pandémie, et 27 % ont rapporté avoir eu recours à des aides économiques extérieures.

Les trois quarts des jeunes adultes ayant participé à l’enquête déclarent éprouver un sentiment de solitude depuis la pandémie. Près de la moitié (48 %) des individus présentent des symptômes dépressifs modérés à sévères (mesurés à partir de l’échelle standardisée PhQ-9) et seuls 20 % ne présentaient aucun symptôme dépressif. Les trois quarts de l’échantillon déclarent éprouver un sentiment de stress important face à la pandémie. Un tiers des jeunes déclarent souhaiter accéder à des services de santé en lien avec leurs troubles de santé mentale, mais seulement 25 % d’entre eux ont pu y accéder, alors que parmi ceux qui souhaitaient y accéder, 76 % présentaient des symptômes de dépression modérés à sévères.

Certains groupes de jeunes adultes apparaissent comme particulièrement fragilisés d’un point de vue psychologique par la pandémie. En termes de profils socio-économiques, ce sont les jeunes ayant un niveau d’études équivalent au bac ou inférieur, les personnes sans emploi, les personnes ayant de faibles revenus et ceux ayant subi une perte de revenus à cause de la pandémie qui sont les plus susceptibles de rapporter des symptômes dépressifs. Les jeunes adultes appartenant à des minorités sexuelles et de genre (les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, asexuelles, transgenres, queer…), à des groupes ethniques issus de l’immigration et ayant subi récemment des violences physiques et/ou verbales et/ou des discriminations sont également plus en détresse psychique dans le contexte pandémique. Par ailleurs, les jeunes adultes déclarant respecter au mieux les gestes barrières et les mesures de restriction face à la Covid-19 et ceux ayant perdu confiance dans la capacité du gouvernement à faire face à la pandémie se déclarent plus fragilisés.

De manière plus générale, au-delà des troubles de santé mentale induits par la pandémie, l’étude FOCUS met en évidence une adhésion forte des jeunes adultes à certains gestes barrières, qui s’accompagne toutefois de l’émergence d’une fatigue pandémique. Ainsi, certaines mesures telles que le lavage des mains et le port du masque sont des mesures de prévention très fortement suivies, par respectivement 84 % et 81 % des jeunes adultes, rester à la maison pour travailler et étudier est appliqué par 55 % d’entre eux, et éviter de voir ses amis est respecté par un tiers d’entre eux (31 %). Pour les mesures qui limitent la sociabilité et peuvent avoir un impact fort sur leur qualité de vie, une fatigue pandémique est perceptible, pouvant donner lieu à terme à un relâchement des comportements de prévention : environ les trois quarts des jeunes considèrent qu’il est très difficile pour eux de ne plus voir leur famille ou leurs amis. La fermeture des lycées ou des universités, des bars et des restaurants et le télétravail sont proportionnellement un peu mieux acceptés, même si la moitié des jeunes adultes déclarent avoir des difficultés à vivre ces mesures. Enfin, les mesures telles que le port du masque dans les lieux clos ou le respect de la distanciation physique sont difficiles à vivre pour environ un tiers des jeunes adultes.

De plus, le rapport aux institutions est également altéré. Plus de neuf jeunes adultes sur dix (95 %) estiment que les jeunes sont particulièrement affectés par les conséquences économiques et sociales de la pandémie et, dans le même temps, 88 % déclarent que l’État n’accorde pas suffisamment d’attention à leurs besoins et à leurs préoccupations face à la pandémie. Deux tiers (69 %) des jeunes adultes sont très préoccupés par leur avenir et les trois quarts (76 %) sont très inquiets ou inquiets pour la santé des personnes vulnérables de leur famille.

L’étude FOCUS montre également qu’au-delà de ce sentiment de fatigue pandémique, une majorité des jeunes sont impliqués (31 %) et souhaiteraient s’engager dans des mouvements sociaux ou politiques (37 %), comme l’écologie et la protection de l’environnement (80 %), la lutte contre les inégalités hommes-femmes (70 %) et la lutte contre le racisme et les discriminations (60 %).

Au prisme des inégalités

Ces résultats mettent clairement en évidence l’impact de la pandémie sur la santé mentale des jeunes adultes et leurs difficultés à accéder aux services dont ils auraient besoin. Mais, au-delà de ces chiffres qui confortent d’autres études en santé publique disponibles, la pandémie vient révéler des inégalités sociales et fragiliser les groupes les plus vulnérables. Il est intéressant de noter que les jeunes qui n’ont plus confiance vis-à-vis de l’État pour gérer la pandémie et ceux qui adoptent le plus les gestes barrières sont également ceux qui sont le plus fragilisés par la Covid-19. Ces données quantitatives révèlent également l’existence d’une fatigue pandémique qui touche une partie de la jeunesse en France. Les données de l’étude FOCUS viennent également remettre en question l’irresponsabilité des jeunes adultes et la fracture générationnelle qui a pu être invoquée par certains experts dans les médias. Nos données montrent que les jeunes adultes sont respectueux de l’application des principaux gestes barrières et soucieux de la santé des plus vulnérables. Cette fracture générationnelle est remise en cause par des sociologues qui considèrent que la pandémie ne doit pas se focaliser uniquement sur une exposition et des conséquences différentes en termes d’âge, mais que le prisme des inégalités sociales doit être notre grille de lecture dominante10 et que la notion de fracture générationnelle doit être interrogée, car elle gomme l’analyse sociologique de la structuration sociale des inégalités entre générations11 en la réduisant à une dimension biologique liée exclusivement à l’âge.

Notre enquête conforte la nécessité de ne pas envisager la jeunesse à travers la dimension biologique de l’âge, mais de penser la diversité des trajectoires sociales et économiques et les expériences de discrimination comme processus essentiels dans les expériences de la pandémie. La pandémie est un révélateur des inégalités sociales : les jeunes adultes souffrant le plus des conséquences de la Covid-19 étaient le plus souvent dans des situations de vulnérabilité avant la pandémie. Ces jeunes adultes ne font pas que subir ; ils tentent également de s’adapter à ce monde troublé, en appliquant les gestes barrières principaux sans renoncer à la sociabilité. Malgré leurs difficultés à se projeter dans l’avenir et le manque de confiance dans la capacité du gouvernement à gérer la pandémie, des jeunes souhaitent faire évoluer certaines questions de société et participer à redéfinir le « monde d’après » en s’impliquant dans divers mouvements sociaux.

La pandémie est un révélateur des inégalités sociales : les jeunes adultes souffrant le plus des conséquences de la Covid-19 étaient le plus souvent dans des situations de vulnérabilités avant la pandémie.

Les mesures proposées par le gouvernement sont actuellement exclusivement ciblées sur le contrôle du comportement des individus par eux-mêmes et sur des aides financières afin d’assurer la survie économique des entreprises. Après plus d’une année de pandémie de Covid-19, aucune mesure structurelle d’ampleur n’a été mise en place afin d’améliorer la situation sanitaire et sociale des jeunes adultes. L’étude FOCUS met en évidence des pistes de réflexion à envisager. L’accès à des services de santé adaptés, même en période de crise et surtout après, au-delà de dix consultations de psychologue actuellement proposées, paraît être un impératif aujourd’hui. La santé mentale est un thème majeur qui doit faire l’objet d’un véritable programme de santé publique pour que les jeunes soient accompagnés, informés et puissent bénéficier de tels services. Certains jeunes s’en sortiront économiquement quand les restrictions seront levées mais, pour d’autres, ce sera plus compliqué. Cela nécessite de remettre à l’ordre du jour les propositions de revenu minimum pour les jeunes de 18 à 24 ans qui n’ont jusqu’à présent pas été suivies par le gouvernement français. La nécessité de créer des espaces permettant aux jeunes d’avoir du lien social avec leur famille et leurs amis pendant la pandémie pour pouvoir continuer à avoir un niveau élevé d’adhésion aux mesures est également essentielle. Enfin, associer les jeunes aux définitions des mesures qui leur sont proposées pourrait être une initiative prioritaire afin de rétablir le dialogue avec le gouvernement et la confiance en lui, altérée par la pandémie, comme le montrent notre étude et une étude récente du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie qui met en évidence le fort ressentiment des jeunes face à la gestion étatique de la pandémie, en particulier chez ceux qui ont des niveaux de revenus plus faibles12.

Depuis le début de la pandémie, le gouvernement exhorte la population au respect des gestes barrières, brandissant l’« acceptabilité sociale » de ces mesures comme la principale solution pour retrouver le monde d’avant. Ce discours fait peser sur les comportements individuels la responsabilité de la propagation de cette pandémie, pour laquelle les connaissances quant aux modalités de transmission du virus sont encore aujourd’hui mouvantes. Cet appel à la responsabilité permanente contribue à cette fatigue pandémique qui n’est pas sans rappeler « la fatigue d’être soi » mise en exergue par Alain Ehrenberg dans un autre contexte, celui du capitalisme des années 199013. De la même manière que la fatigue d’être soi, la fatigue pandémique s’inscrit dans un monde fait d’injonctions contradictoires, exhortant sans cesse les individus à l’esprit de responsabilité dans un monde pandémique marqué par l’incertitude.

  • 1.Voir Nathalie Bajos et al., “When lockdown policies amplify social inequalities in COVID-19 infections: Evidence from a cross-sectional population-based survey in France”, BMC Public Health, n° 21, 12 avril 2021.
  • 2.Organisation mondiale de la santé, Pandemic fatigue: Reinvigatoring the public to prevent COVID-19, novembre 2019.
  • 3.Voir Rod Knight et al., « Irresponsables, égoïstes, négligents… En finir avec les stéréotypes sur les jeunes et la Covid-19 » [en ligne], The Conversation, 16 décembre 2020.
  • 4.Voir Christian Roudaut, « Covid-19 : des jeunes trop insouciants ? » [vidéo en ligne], Arte, 14 août 2020 ; Paule Nathan, Francine Valetoux et Karine Vuillemin, « Jeunes, attention danger : le Covid-19 vous attaque aussi », Le Monde, 12 août 2020 ; Antoine Bristielle et Tristan Guerra, « Sont-ils égoïstes ? Pourquoi les jeunes ont du mal à respecter les consignes sanitaires anti-Covid-19 ? » [en ligne], Huffington Post, 7 octobre 2020 ; Pascal Praud, « Covid-19 : les jeunes sont-ils inconscients ? » [audio en ligne], RTL, 8 octobre 2020.
  • 5.Voir Tegan K. Boehmer et al., “Changing age distribution of the COVID-19 pandemic – United States, May-August 2020”, Mortality and Morbidity Weekly Report, vol. 69, no 39, 2 octobre 2020, p. 1404-1409.
  • 6.Voir Aziz Essadek et Thomas Rabeyron, “Mental health of French students during the COVID-19 pandemic”, Journal of Affective Disorders, vol. 277, 1er décembre 2020, p. 392-393 ; Marielle Wathelet et al., “Factors associated with mental health disorders among university students in France confined during the COVID-19 pandemic” [en ligne], JAMA Network Open, vol. 3, no 10, 23 octobre 2020 ; Valentin Flaudias et al., “The early impact of the COVID-19 lockdown on stress and addictive behaviors in an alcohol-consuming student population in France” [en ligne], Frontiers in Psychiatry, 9 février 2021.
  • 7.Voir Delphine Traber et al., « L’impact du confinement sur la santé mentale. L’importance des signaux plus fins. Résultats préliminaires de l’enquête Covadapt », L’Information psychiatrique, vol. 96, no 8-9, octobre-novembre 2020, p. 632-638.
  • 8.La recherche FOCUS inclut un volet quantitatif mené en ligne et un volet qualitatif constitué d’entretiens avec des jeunes adultes et différentes parties prenantes impliquées dans les politiques publiques de la jeunesse. Elle bénéficie d’un financement des Instituts de recherche en santé du Canada et de l’Agence nationale de la recherche (Résilience Covid-19) en France. Voir focus-covid19.med.ubc.ca.
  • 9.Notre enquête ne porte pas sur un échantillon représentatif de la population française, mais sur un échantillon diversifié, obtenu grâce à la multiplicité des vecteurs utilisés pour faire la promotion de l’enquête en ligne. Les résultats présentés dans cet article ne tiennent pas compte des données manquantes ; chaque pourcentage a été calculé à partir du nombre de participants ayant répondu à la question posée.
  • 10.Voir Camille Peugny, « Le coronavirus porte-t-il le coup de grâce aux jeunes générations ? » [en ligne], Carnet de l’EHESS. Perspectives sur le coronavirus, 14 octobre 2020.
  • 11.Voir Camille Peugny et Cécile Van de Velde, « Repenser les inégalités entre générations », Revue française de sociologie, vol. 54, octobre-décembre 2013, p. 641-662.
  • 12.Voir Marion Maudet et Alexis Spire, « Consentement et résistances à la gestion étatique de la pandémie » [en ligne], Politika, 29 avril 2021.
  • 13.Alain Ehrenberg. La Fatigue d’être soi. Dépression et société, Paris, Odile Jacob, 1998.

Marie Jauffret-Roustide

Sociologue, chargée de recherche Inserm au Centre d'étude des mouvements sociaux (EHESS/CNRS UMR8044/Inserm U1276). Ses recherches portent sur la gestion du risque dans le champ des addictions et la place des savoirs profanes dans la construction des politiques de réduction des risques.

Pierre-Julien Coulaud

Postdoctorant en santé publique au British Columbia Center For Substance Use (Vancouver, Canada).

Julie Jesson

Postdoctorante en santé publique à l’université Simon Fraser (Burnaby, British Columbia, Canada).

Estelle Filipe

Ingénieure d’études au CNRS (Cermes3).

Naseeb Bolduc

Assistante de recherche au British Columbia Center For Substance Use (Vancouver, Canada).

Rod Knight

Professeur en médecine sociale, Rod Knight est affilié à l’université de British Columbia, British Columbia Center For Substance Use (Vancouver, Canada).

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Les enquêtes de santé publique font état d’une épidémie de fatigue dans le contexte de la crise sanitaire. La santé mentale constitue-t-elle une « troisième vague  » ou bien est-elle une nouvelle donne sociale ? L’hypothèse suivie dans ce dossier, coordonné par Jonathan Chalier et Alain Ehrenberg, est que la santé mentale est notre attitude collective à l’égard de la contingence, dans des sociétés où l’autonomie est devenue la condition commune. L’épidémie ne provoque pas tant notre fatigue qu’elle l’accentue. Cette dernière vient en retour révéler la société dans laquelle nous vivons – et celle dans laquelle nous souhaiterions vivre. À lire aussi dans ce numéro : archives et politique du secret, la laïcité vue de Londres, l’impossible décentralisation, Michel Leiris ou la bifurcation et Marc Ferro, un historien libre.