Jean-Philippe Domecq
Romancier et essayiste
Dans un souhait d'effacement ironique de l'auteur derrière l’œuvre, Domecq a pris pour pseudonyme ce nom d'un auteur imaginé par J.L. Borgès – « et imaginaires ne le sommes-nous pas tous? », précise-t-il. D'abord connu pour son Robespierre, derniers temps en 1984, où la littérature sert d'éclairage complémentaire aux travaux des historiens spécialistes de la période, il est avant tout romancier. Un premier cycle de romans (Le Cycle des ruses de la vie) est suivi d'un deuxième (La Vis et le Sablier), où il explore un nouveau genre romanesque, la "métaphysique-fiction".
Ses essais, souvent polémiques, sont un pan important de son œuvre. Son approche contestataire de ce qu'il a nommé « l'Art du Contemporain » (une trilogie dont le dernier volume, Une nouvelle introduction à l'art du XXe siècle, est paru en 2011), dont il fait la critique de la critique, lui fait allier analyse des théories et description des attitudes que celles-ci révèlent. En résulte, dans l'esprit d'une littérature moraliste héritée des Provinciales ou des Caractères, une certaine « Comédie de la critique » qui campe à vif les milieux d'art et l'époque. Pareillement pour sa critique de la critique littéraire française (notamment dans Le Pari littéraire, 1994, reparu et augmenté dans Qui a peur de la littérature? 2002). Ces deux ensembles donnent une vue sur ce qu'il appellera La Situation des esprits (entretiens avec Eric Naulleau parus en 2006) dans la culture française contemporaine.